La partie purement logicielle est bien évidemment indispensable.
Si nous voulions refaire un parcours initiatique, après avoir construit la structure matérielle du réseau, nous pourrions faire démarrer deux postes sous MS DOS 6.2 par exemple, et constater que le réseau ne sert à rien. Il faudrait ajouter non seulement les drivers des adaptateurs réseau, mais encore la couche logicielle nécessaire à la communication. Si cette étape peut être menée à bien et qu'il reste toujours un peu de mémoire disponible (MS DOS ne sachant gérer que 640 Ko, ne laissant au mieux qu'un peu plus de 500 Ko pour l'utilisateur, alors la suite des commandes "net xxx" peut être utilisée.
Cette manipulation n'a de réel intérêt que pour les archéologues de l'informatique. Lorsque les réseaux locaux ont commencé à se généraliser, Windows existait déjà dans sa version 3.10 et il existait une mise à niveau permettant de mettre en oeuvre un réseau NetBEUI et même IPX/SPX, pour la connectivité avec Novell qui, à cette époque, avait une avance assez considérable.
Les couches réseaux ont été intégrées nativement à Windows à partir de la version 3.11, parallèlement à la sortie des premières versions Windows NT.
C'est bien de disposer d'un ensemble de postes connectés entre eux, encore faut-il établir des protocoles pour transmettre les données avec quelques espoirs d'efficacité. Des protocoles, nous allons en voir quelques uns et à tous les étages. Mais commençons par le niveau le plus bas, sur le câble lui-même.
Contrairement à la téléphonie qui met en uvre une liaison "point à point", il n'y a en général que deux interlocuteurs en ligne, un réseau informatique met toutes les machines connectées sur la même ligne. Il faut donc trouver un moyen pour que celui qui parle soit entendu. Il y a plusieurs méthodes pour organiser une telle assemblée, nous allons en voir trois:
Il s'agit du système ETHERNET (à ne pas confondre avec INTERNET). Ici, un poste qui
doit émettre commence par écouter le réseau. Si personne n'est en train de parler, il
émet une trame de données. Comme chaque poste s'assure qu'il y a le silence avant de
prendre la parole, les choses se passent en général bien. Cependant, lorsqu'il y a beaucoup de postes, il peut se faire que deux postes décident d'émettre en même temps; il y a alors une collision entre les deux trames émises et les données deviennent inutilisables. ETHERNET utilise donc un système de détection de collision. Dans un tel cas, chaque poste attendra un temps aléatoire et refera une tentative. C'est le procédé le plus employé dans les réseaux actuels. celui que nous utiliserons sur un réseau local. |
AvantagesLorsqu'il y a peu de trafic sur le réseau, il n'y a pas de perte de temps et les communications sont très rapides. Les médias mis en uvre sont simples (paires torsadées ou coaxial) et peu onéreux, de même que la connectique. |
InconvénientsLorsque le taux de collision devient important, le réseau perd beaucoup de temps à transporter des informations inutilisables et le rendement diminue, la bande passante étant alors consommée par les collisions. Une autre caractéristique peut devenir un inconvénient: Il est impossible de déterminer le temps qu'il faudra pour être sûr qu'un poste a pu parler à un autre, ce temps pouvant être très court s'il y a peu de trafic ou beaucoup plus long s'il y a beaucoup de collisions. |
C'est le protocole "Token Ring" (Anneau à jeton).
Pour parler, il faut avoir le jeton. Le réseau est constitué comme un anneau sur lequel un contrôleur passe un jeton à chaque hôte connecté, à tour de rôle. Ne peut émettre que celui qui dispose du jeton. |
AvantagesDans un tel système, il ne peut pas y avoir de collisions, c'est l'ordre parfait. Il est parfaitement possible, si l'on connaît le nombre de postes sur le réseau, de connaître le temps maximum qu'il faudra pour qu'un poste puisse parler à un autre. (intéressant dans la gestion d'événements "en temps réel"). |
InconvénientsIl est difficile de construire une vraie boucle! En fait, le retour se fait dans le même câble. La connectique est donc plus complexe et onéreuse. |
Le réseau ATM, mis au point par les opérateurs de télécommunications, est un procédé complexe et coûteux, mais qui garantit un fonctionnement fluide et une bande passante déterminée pour chaque poste du réseau; conditions indispensables pour effectuer de la téléphonie ou de la télévision, phénomènes en temps réel s'il en est!
Ces réseaux fonctionnent comme des réseaux commutés. Un chemin virtuel est établi entre les deux postes qui veulent échanger des données. ATM fera peut-être un jour l'objet d'un chapitre dans ce site...
Une fois que l'on s'est mis d'accord sur la façon d'organiser les échanges, il faut adopter un langage commun. Il existait beaucoup de langues aux débuts des réseaux (en gros, une par constructeur). Aujourd'hui, il en reste moins.
Développé par Microsoft et IBM à l'époque des premiers réseaux de PC, ce protocole simplissime fonctionne très bien sur de petits réseaux. Malheureusement, son efficacité décroît avec le nombre de postes. De plus, il n'est pas "routable", ce qui fait que l'on ne peut interconnecter des réseaux NetBEUI autrement que par des ponts.
Développé par la société NOVELL, qui s'est octroyée la part du lion dans les premiers réseaux de PC avant que Microsoft ne développe Windows NT. Plus efficace que NetBEUI pour les gros réseaux, ce protocole est de plus routable ce qui augmente les possibilités d'interconnexions.
Développé dans le monde UNIX, ce protocole est de très loin le plus compliqué. Cependant, il a été conçu au départ pour l'interconnexion de réseaux (IP=Internet Protocol!).
C'est le protocole le meilleur pour les gros réseaux et il est incontournable pour l'usage d'Internet. C'est LE standard actuel.